Compte-rendu de la conférence du 15/02 : volet financier

Intervention de M. Raphael Elmaleh, Président de Keren Finance
Réflexions sur le marché financier

 

Pour le marché des actions, 2017 a été une année favorable à cette classe d’actifs dans un contexte de très faible volatilité, tout particulièrement durant la deuxième partie de l’année.
Faible volatilité finalement très surprenante malgré les événements politiques (surtout européens) qui ont ponctué le calendrier (problématique du Brexit, élection présidentielle en France, élection allemande, référendum en Espagne, conflit géopolitique USA-Corée…).
Il convient sans doute de rattacher cette situation de faible volatilité exceptionnelle au fruit des politiques monétaires des trois Banques Centrales américaine, japonaise et européenne.
Après avoir évité en 2007 et 2011 une crise systémique, l’objectif assumé des banques centrales n’est plus de surprendre comme à l’ère d’Alan Greenspan qui pérorait fièrement à la fin de son discours « si vous avez compris tout ce que je viens de vous dire, c’est que j’ai dû faire une erreur quelque part » mais d’annoncer la stratégie à venir, et donc de rassurer les marchés financiers expliquant de ce fait la faible volatilité de l’année 2017.

Les taux courts particulièrement faibles (10 ans allemand, français et américain respectivement à 0,68%, 1% et 2,92% à ce jour) ne représentent pas une situation de marché normal, de surcroît si l’on s’attarde au fondamental des entreprises.
Nous assistons dans le monde à une hausse du chiffre d’affaires et des marges des entreprises (les taux bas y sont bien sûr pour quelque chose) induisant un cercle vertueux qui reprend naissance enfin en Europe, en retard de 2 à 3 ans sur le cycle économique américain.
La politique actuelle des taux courts négatifs à -0,40% oblige les investisseurs à déplacer leurs actifs sur des classes d’actifs plus risquées donc favorables aux actions.

Un nouveau marché se développe, celui de la numérisation. Dans celui-ci, il existe une baisse durable de l’inflation acyclique mais également une compétitivité des prix qui ne dépend plus des coûts de production mais du lieu de production et de la capacité du producteur à minimiser les coûts logistiques pour vendre ses produits sur le marché convoité.
La mondialisation ainsi que la numérisation font qu’aujourd’hui il y a un maintien sous pression durable de l’inflation. Nous devons nous attendre dans le futur à une période de faible inflation tout en maintenant la productivité donc les marges grâce aux progrès de cette innovation numérique.

La place la plus attractive est actuellement l’Europe, avec la mise en place de ses nombreuses réformes visibles déjà en Espagne, Portugal et Irlande et (enfin !) en France.
Emmanuel Macron souhaite d’ailleurs  promouvoir l’entreprise France afin de générer une zone «  business friendly », c’est-à-dire favorable au climat des affaires.
L’Europe est donc actuellement la première zone économique en matière de pouvoir d’achat.
Elle est encore plus intéressante pour les investisseurs américains que l’Asie eu égard à la valorisation des entreprises en tenant compte du ratio cours/bénéfices.
Cependant, l’attractivité de l’Europe reste sectorielle et géographique.
Faisons un vœu que les pays endettés profitent à plein des taux d’intérêts négatifs pour continuer à se réformer et diminuer leur taux d’endettement stratosphérique (la France, 100% de son PIB) avant la prochaine remontée des taux.
Pour être crédible, la confiance dans la diminution des déficits doit être de retour…
Les investisseurs attendant la preuve par des actes… et non plus par de beaux discours.

 

Comment investir son argent en 2018 ?

Un investisseur en obligations n’est plus protégé contre le risque de remontée des taux de surcroît compte tenu de la faible rémunération actuelle. Il faut donc acheter des obligations courtes afin de pouvoir réinvestir sur une nouvelle émission à l ‘échéance de la première, avec un taux plus élevé.

D’autre part, les valeurs européennes et tout particulièrement les valeurs moyennes, très sensibles à la reprise du cycle économique sont aux yeux de Keren finance à privilégier.
La limite de la compréhension de la situation économique est que le modèle économique actuel (record historique de durée de cycle économique aux Etats Unis, progrès liés à la digitalisation, effet de la mondialisation…), est inconnu par son profil des théoriciens économiques, des banquiers centraux.
Aussi les acteurs restent prudents. Reste à surveiller si nous serons agréablement surpris cette année…

 

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