Brexit : quels impacts sur les marchés financiers ?

Le vote du 23 juin 2016 sur le « Brexit », la sortie du Royaume Uni de l’union européenne, est avant tout un évènement politique, dont les conséquences seraient économiques et financières, mais également institutionnelles et sociales.

Avant le vote, les conséquences ont déjà commencé, se traduisant par différents effets :

  • une baisse de la Livre sterling (-10% sur un an ),
  • un marché du crédit au Royaume-Uni affichant des signes de sous-performance,
  • les actions britanniques de sociétés plus tournées vers le marché domestique en partie délaissées,
  • l’immobilier britannique a également montré récemment des signes de retournement après plusieurs mois de hausse continue.

D’autres actifs non britanniques peuvent-ils être affectés ?

À l’issue du vote, un choix en faveur du Brexit déboucherait :

  • sur les craintes d’un affaiblissement de l’économie britannique,
  • une crise de confiance en Europe et dans la Zone Euro,
  • des répercussions sur la croissance économique de l’Europe, avec un impact fort sur les marchés financiers dès le résultat du vote connu.
  • la Livre sterling continuerait à chuter, mais également dans une moindre mesure l’euro perdrait du terrain au bénéfice du $ dollar,
  • les marchés actions en Europe devraient subir un choc dont l’ampleur est difficile à estimer (5% à 10% voire plus),les marchés obligataires pourraient subir leur plus importante crise depuis celle de la dette souveraine en zone euro.

Et pourtant, les changements seront longs, le Royaume-Uni devant alors entreprendre des négociations (notamment commerciales) avec l’UE mais également avec tout un ensemble de pays.

Pendant cette période (2 ans ou plus) de négociations, l’incertitude commerciale devrait amener des entreprises internationales installées au Royaume-Uni à se délocaliser sur le Continent, entreprises qui jusqu’à présent bénéficiaient jusqu’ici de la grande flexibilité de l’économie britannique (notamment sur le plan fiscal) tout en accédant directement au marché unique.

Au premier chef, il s’agira des entreprises du secteur financier qui représentent 10% du PIB britannique. L’impact d’un Brexit sur le reste de l’UE devrait être modéré du fait d’échanges limités :

  • les exportations vers l’UE représentent 13% du PIB du Royaume-Uni,
  • les exportations vers le R-U représentent 3% du PIB de la zone Euro.

Les analystes s’attendent à un impact nettement négatif pour le RU et de l’ordre de 0,5% pour l’UE.

Le rôle des Banques Centrales serait certainement crucial pour amortir le choc. Une réponse rapide, puissante et coordonnée de leur part limiterait considérablement l’impact négatif, afin de préserver l’avenir de la Zone Euro. Le soutien politique sera également capital pour éviter un effet de contagion et de doutes au sein de la Zone Euro et chez investisseurs internationaux.

Tous ces éléments seront déterminants pour juguler la durée (quelques mois ou au-delà de 2016) de la crise que provoquerait un Brexit.

Au final, le vote en faveur du Brexit apporterait principalement de la volatilité sur un grand nombre de marchés financiers en lien avec l’Europe (devises, obligations, actions) et un risque demais également pour celles de la Zone Euro.

Si le but de cette note est de cerner les risques à court terme d’un Brexit, il convient d’un mot de parler des conséquences d’un maintien du R-U dans l’UE : les actifs risqués, dont les actions européennes devraient être favorisées par la levée d’une incertitude, et en particulier les actifs britanniques. La Livre Sterling reprendrait le terrain perdu ces derniers mois et les obligations britanniques (notamment dans le secteur bancaires) pourraient être à l’honneur.

Nous adoptons un positionnement prudent dans nos allocations qui s’est traduit par une réduction de l’exposition actions et une plus grande diversification.

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Lepetitjournal.com, 3 juin 2016